Elle sait pas si ça marche pour les autres.
C’est une dynamique qui est souvent bénéfique pour Elle.
Même si ça ne fonctionne pas à chaque fois…
Et ce n’est pas prémédité, pas réfléchit, plutôt spontané, contextuel et naturel pour Elle.
De quoi Elle parle ?
Elle y a toujours des moments de moins bien,
où la douleur prend presque toute la place dans son corps et dans son casque.
Un truc qui ressemble à une fin sans perspective de début.
Mais alors, c’est quoi le truc qui fonctionne pour Elle ?
Elle passe du temps sur les réseaux sociaux à échanger avec des personnes qui, parfois se sentent mal.
Elle passe parfois en hospitalisation express en psychiatrie.
C’est étrange, mais souvent il y a une espèce de synchronisation des temps de souffrance.
Alors Elle, au moment-là… Elle peut être presque au fond du trou…
Et un message de détresse apparaît sur un réseau social,
une personne lui dit pendant une hospi qu’elle ne va pas bien.
Les patients et personnes en souffrance en général s’enfoncent les unes les autres ?
Ahahahah. NON.
Du moins pour Elle, une sorte de pilote automatique se met en route.
C’est comme si son corps et son cerveau prêts à exploser quelques secondes plus tôt ne ressentaient plus rien.
Elle doit être là pour l’autre.
Julien lui a dit un jour « c’est votre destin d’aider les gens »
Elle s’est dit qu’il fallait toujours croire Julien et lui faire confiance, parce qu’il n’avait aucun intérêt à lui mentir.
Sur le moment Elle ne l’a pas cru.
Mais Elle vit, un peu pour Elle, mais surtout, ce qui la fait vivre c’est aider les autres.
Un flot d’énergie positive arrive d’un coup en Elle,
Elle ne va plus mal, Elle doit essayer de prendre soin de la personne qui va mal.
Elle n’a pas besoin de chercher les mots.
Elle est soulagée d’être restée en vie pour être là.
Elle sait le soulagement produit par une personne qui entend et comprend la souffrance quand Elle se sent mal.
Donc non, les patients ne sont pas là pour s’enfoncer les uns les autres.
Oui se sentir utile peut sauver. La sauver Elle en tout cas.
Se décentrer de sa douleur à soi pour essayer de chasser la douleur de l’autre.
L’autre qui souffre la soigne parfois plus que les soignants.
Elle voudrait que personne ne souffre. Elle voudrait.
Pour le moment Elle ne voit pas d’autre but à sa vie que d’aider les autres.
C’est même pas un effort,
c’est même pas travailler.
C’est avoir la sensation d’exister.
Pair-aidant en santé mentale ?
Tu expliques tellement bien.
Décentration. C’est ça …
Brut de décoffrage, pardon.
Du mal à communiquer.
Mais je voulais te laisser un mot.
Parce que tu en parles si bien.
Love.
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Merci pour ton message 💙💙💙Oui médiatrice de santé paire… comment expliquer… C’est un programme lancé par le CCOMS de Lille. Des anciens patients de psychiatrie intègrent des équipes dans des services de psychiatrie partout en France. Il y a une licence 3 en cours d’emploi une semaine par mois. On fait partie de l’équipe, on a normalement au moins un Bac +2, et on file un coup de main on sait pas.encore.trop comment aux patients et aux équipes soignantes… je sais pas si j’explique bien…
Merci pour le «tu expliques tellement bien»
Câlin
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J’ai l’impression que le principe est similaire à celui des « peer-workers » dans les prisons américaines (je ne sais pas si ça existe en France) … Des détenu(e)s plus expérimentées veillent sur les autres et font relai avec l’administration pénitenciaire si besoin et/ou si la communication fait défaut au détriment du/de la détenu(e).
J’explique mal !
Bref. ^_^
Je trouve ça super, autant l’initiative que ton implication dans le programme.
« C’est votre destin d’aider les gens » … peut-être a-t-il raison ?
Je trouve aussi qu’aider les autres est parfois un mystérieux moyen d’apprendre à mieux prendre soin de soin. Quand tu t’aperçois que tu conseilles à un autre patient d’aller à l’atelier esthétique-massage, que ça va lui faire du bien, et que quand il y va, tu te rends compte que toi, ton corps, tu le nies, tu le tortures, etc.
J’explique vraiment mal. 😛
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Tu expliques pas mal du tout. Très bien même. Oui l’idée existe déjà aux USA et au Québec, les peer-support in mental health.
Oui ça aide vraiment au rétablissement de se rendre compte qu’on peut appliquer les conseils qu’on donne aux autres à soi-même.
Julien a souvent raison… Là j’ai du mal à le croire mais ça le fait du bien de me sentir un peu utile.
Merci pour les beaux commentaires 💙💙💙
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