Du changement,

c’était insupportable, ingérable, source d’une grande souffrance.

Quand Julien d’absentait.

Seule, abandonnée, impuissante, en souffrance, perdue.

Quand Julien s’absentait quelques minutes et ne répondait plus aux messages d’Elle.

Horrible.

Impression de mort imminente.

Moins pire,

au fur et à mesure moins pire.

Surtout grace aux vacances dans un pays qui l’a changé à vie.

Elle a progressé, elle a appris qu’elle pouvait rester seule,

qu’elle pouvait aimer être seule,

préférer être seule…

Pas pour éviter le contact des autres quand elle va mal.

Juste parce qu’elle s’est rendu compte qu’elle pouvait se sentir bien comme ça.

Ne rien faire, être seule avec Elle.

Donc changement.

Pendant ce voyage elle a beaucoup moins sollicité Julien.

Elle a appris à ne pas avoir de filet de sécurité en permanance,

mais plutôt à se greffer des ventouses, pour tenir seule, pour plus d’autonomie.

Mot de merde « autonomie« ,

autonomie, dépendance…

Entre les deux, là elle est entre les deux.

Comme beaucoup de monde il semblerait.

Alors quand Julien s’absente,

c’est pas toujours facile.

C’est aussi accepter qu’on lui fait confiance pour tenir seule,

c’est aussi accepter que le reste du monde a une vie en dehors d’Elle,

c’est aussi accepter de faire appel à d’autres personnes.

Elle essaye.

Parfois facile, parfois dans la douleur.

Comme beaucoup de choses,

comme pour beaucoup de gens.

Comme elle l’a fait jusqu’à maintenant.

Elle lutte, elle se débat, elle y arrivera, sûrement, même à moitié…